Das heiß eysen, un Jeu de Carnaval de Hans Sachs

Marie Lesaffre (Amiens)

Je me propose d'étudier le Jeu de Carnaval Das heiß eysen, achevé le 16 novembre 1551 par le poète-artisan Hans Sachs à partir d'une nouvelle du Stricker, auteur du XIIIe siècle, créateur du genre du récit bref et de la nouvelle à portée moralisatrice dans le domaine linguistique allemand.

1. La nouvelle du Stricker(1)

2. Contenu

Das heiße Eisen, texte de 198 vers à rimes plates, présente une femme rongée par la crainte d'être trompée par son mari, qu'elle soumet à l'épreuve du fer chaud pour vérifier s'il est resté fidèle comme il l'affirme. Avant de saisir le fer rouge, le mari se protège les mains avec des copeaux qui se trouvaient fort à propos dans ses manches. Il sort donc intact de l'épreuve, mais exige que sa femme porte aussi le fer chaud. Après avoir 80 vers durant protesté de son innocence, proposé une somme de trois livres et invoqué la faiblesse de la femme, elle se soumet à l'épreuve sous la menace de mort du mari, se brûle: elle ne pourra plus se servir de sa main. Le mari la soigne, mais s'estime dorénavant dispensé de respecter la fidélité conjugale.

3. Structure

La nouvelle du Stricker est avant tout constituée du dialogue entre la femme et le mari, les interventions des protagonistes sont introduites par des incises réduites au minimum:

Ein wip sprach wider ir man vers 1

er sprach vers 19

si sprach vers 33

De brefs passages narratifs (14 vers pour cinq passages) rapportent les moments décisifs de l'action: l'épreuve du fer rouge, à laquelle se soumettent successivement les protagonistes:

daz ysen wart zehant zegluot.

zwene steien warn da bereit;

da wart daz ysen uf geleit,

daz ez nach sinem rehte lac. vers 64-67

On constate que la structure de la nouvelle du Stricker est très proche de celle d'une oeuvre destinée à la scène, par l'importance accordée au dialogue et l'intensité dramatique, les passages narratifs pouvant devenir pratiquement sans modification des indications scéniques.

4. Interprétation

L'épreuve du fer chaud est une ordalie(2)

, un jugement de Dieu, épreuve physique constituant une preuve d'innocence en justice, qui se fonde sur le principe que Dieu ne peut laisser punir l'innocent ou triompher l'injustice, mais fera un miracle en faveur de l'innocent. L'Eglise s'est montrée réticente à l'égard des ordalies, dont l'usage remonte au début du VIe siècle, et qui, répandu au cours du haut Moyen Age, se perd au XIe siècle. Au XIIIe siècle, à l'époque de la composition de la nouvelle, il ne subsiste que le duel judiciaire, du reste condamné dès le concile de Valence (855) et interdit par le quatrième concile du Latran (1215).

Il s'agit de déterminer la foi que les protagonistes accordent à l'épreuve du fer rouge. En ce qui concerne l'homme, deux interprétations sont possibles. Il se protège les mains: ou il croit au jugement de Dieu, se sait coupable et commet un parjure en affirmant que Dieu va prouver son innocence, ou il ne croit pas au jugement de Dieu, mais sait que le fer incandescent brûle et cherche à profiter de la crédulité de sa femme en lui jouant un mauvais tour pour la punir d'avoir mis en doute sa fidélité envers elle.

La femme, qui croit au jugement de Dieu, veut vérifier la fidélité de son mari, mais ne souhaite pas être elle-même soumise à l'épreuve, consciente de ses entorses à la fidélité conjugale: après avoir cherché en vain à convaincre son mari par des serments, elle invoque la faiblesse de la femme pour échapper au fer rouge... Quand elle a constaté que le mari, vraisemblablement coupable, ne s'est pas brûlé, il est possible qu'elle mette en doute le jugement de Dieu. Le mari ne lui laissant guère la possibilité d'échapper à l'épreuve, elle semble estimer que ses propres fautes sont négligeables en comparaison de celles de son mari, et se vengera de cette épreuve en refusant désormais de travailler de ses mains.

5. Le comique

Le comique de la nouvelle peut se résumer dans la formule qui est pris qui croyait prendre.

Si le retournement de situation constitue l'essentiel du comique, le Stricker tourne en dérision la croyance au jugement de Dieu, désormais d'un autre âge, par son utilisation au niveau domestique et par la ruse de l'homme. Ce jugement de Dieu est mis en échec par une simple ruse humaine. Le coupable se trouve ainsi épargné. La crédulité de la femme et son argumentation pour échapper à l'épreuve sont aussi des éléments comiques.

6. Le Jeu de Carnaval de Hans Sachs(3)

A partir de la nouvelle du Stricker, Hans Sachs a composé un Jeu de Carnaval de 300 vers à rimes plates portant le même titre, Das heiß eysen, ein faßnacht-spil mit 3 person.

7. Contenu

Le jeu débute par un monologue de la femme, une paysanne cette fois, qui entre en scène en exprimant ses doutes quant à la fidélité de son mari, dont l'amour semble s'être attiédi au bout de quatre ans de mariage. Elle demande conseil à une vieille commère qui passe justement. Celle-ci lui explique l'épreuve du fer rouge, présentée comme un usage ancien, et convainc la femme d'y soumettre son mari. Le voici justement, la commère quitte la scène et la femme prend un air préoccupé, ce qui amène le mari à s'enquérir des soucis de sa femme. La femme justifie ses soupçons en montrant que l'amour du mari a diminué. Le mari, qui n'a pu se contenter d'un serment pour prouver son innocence, accepte de se soumettre à l'épreuve du fer rouge et envoie sa femme chercher des témoins. En son absence, il se livre à un monologue: il n'a jamais cherché à savoir si sa femme restait fidèle, il va lui jouer un tour, qu'il explique, mettre des copeaux dans ses manches. Il endure l'épreuve et en sort indemne.

Le mari démontre alors la faiblesse de l'amour de sa femme par le fait qu'elle lui a imposé l'épreuve du fer chaud, et souligne la contradiction dans laquelle elle s'enferme en se prétendant innocente et en suppliant de n'avoir pas à subir l'épreuve qui prouverait son innocence. C'est alors une longue suite d'aveux de la part de la femme: d'abord un adultère avec le chapelain, ce que le mari pardonne, puis deux autres amants. L'épreuve du fer chaud doit servir non à prouver son innocence, mais à punir son infidélité. Les aveux d'adultère de la femme qui se disait fidèle se poursuivent: elle promet de donner à son mari le trésor qu'elle a accumulé secrètement grâce à des privations et finit par reconnaître avoir eu sept amants, sans compter les jeunes compagnons. Le mari est prêt à lui en accorder douze, mais ne veut la dispenser de l'épreuve du fer rouge. La femme demande à la commère de porter le fer rouge à sa place, celle-ci refuse, car elle n'a pas toujours été fidèle dans le passé et le fer rouge la brûlerait. Sous la menace du mari, la femme prend le fer rouge, se brûle. Sa culpabilité ainsi prouvée - elle avait été avouée - le mari estime qu'il aurait le droit de la battre, et la femme veut se plaindre à ses frères.

La commère montre que cette dispute est ridicule, conseille de s'accorder quelque douceur et invite au pardon, considérant que tout le monde trompe son conjoint. Le mari et la commère trinquent à la nouvelle noce et souhaitent que plus jamais le fer chaud ne vienne troubler ce nouveau mariage.

8. Interprétation

Plus encore que le Stricker, Hans Sachs tourne en dérision la croyance en la valeur de l'ordalie dont il tire le sujet d'un Jeu de Carnaval: le jugement de Dieu prend des allures de bouffonnerie. L'attitude et la crédulité des personnages face à l'épreuve du fer rouge sont les mêmes dans la nouvelle et dans le Jeu de Carnaval.

9. Techniques d'adaptation à la scène

La scène utilisée par Hans Sachs était sans doute réduite à sa plus simple expression: une surface sur laquelle évolue un petit nombre de personnages, sans décor ni rideau, avec un nombre limité d'accessoires, ici une chaise, une pince.

Le texte du Jeu de Carnaval contient nombre de précisions qui ne figuraient pas dans la source: les protagonistes sont des paysans, der pawr, die pewrin, ils sont mariés depuis quatre ans, Mein man hab ich gehabt vier jar. L'épreuve du fer rouge, qu'on porte avec des pinces, in eyner zangen, sur une chaise, auff den stul, est soigneusement décrite: il s'agit de prendre à main nue, auff bloser hand, du fer incandescent, ein glüend eyssen, de le sortir d'un cercle, auß einem kreiß; le principe de l'ordalie est expliqué:

Dem unschulding war es nicht heiß

Und in auff blosser hand nit prent,

Darbey sein unschuld würd erkent (p. 86)

Le montant de la somme que la femme promet au mari pour échapper à l'épreuve n'est plus de guter phunde driu comme chez le Stricker, il est actualisé et augmenté, et la femme indique comment elle a pu économiser une telle somme:

Ich hab ein schatz, den weistu nicht.

Vier gulden zwölffer, die ich doch hart

Hab selb an meinem maul erspart (p. 92)

On retrouve le même souci du détail concret dans les indications concernant la mimique et la gestique des personnages:

Der man reckt 2 fingr auff (p. 87)

Die fraw hebt das eissen auff, wil gehn und thut ein lauten schrey, lest das eyssen fallen (p. 93)

10. Introduction d'un troisième personnage

Hans Sachs introduit un troisième personnage, la commère, qui ne participe pas directement à l'action qu'elle détermine néanmoins par ses conseils, et qui joue le rôle de la confidente, ce qui permet au spectateur de découvrir les préoccupations psychologiques des personnages.

11. Introduction de monologues des personnages

L'introduction de monologues, celui de la femme au début du jeu, celui du mari avant l'épreuve du fer rouge, permet de présenter les protagonistes, le spectateur peut ainsi saisir les mobiles psychologiques qui sous-tendent l'action. En particulier l'épisode des copeaux, dont la présence dans les manches du mari s'expliquait assez mal dans la nouvelle du Stricker, est construit avec une grande logique: le mari, qui n'a pu dissuader sa femme de le soumettre à l'épreuve du fer rouge, va se venger en lui jouant un tour et imagine de se protéger les mains par des copeaux. La scène de l'épreuve du fer rouge subie par le mari n'est donc pas interrompue par l'histoire des copeaux, le spectateur voit la scène comme la femme la voit, mais il sait, lui, alors qu'elle est dupe, ce qui la rend encore plus ridicule.

12. Découpage en scènes

Le découpage en scènes qui marque l'articulation de l'action est constitué, en l'absence de rideau, par l'arrivée ou le départ des personnages, ce qui est mentionné dans le texte du jeu par des indications scéniques, et dans le jeu lui-même par la gestique:

Die fraw tritt einn und spricht (p. 85)

Die alt gefatter geht ab. (p. 86)

Der man kompt und spricht. (p. 86)

L'entrée en scène ou la sortie d'un personnage peut être indiquée par les acteurs eux-mêmes, ce qui permet au spectateur d'identifier le personnage qui arrive:

Dort geht mein alte gfatter her (die fraw, p. 85)

Ytzund geht gleich herein dein man (die alt gefatter, p. 86)

Ich wil hin gehn (die alt gefatter, p. 86)

Geh! heiß die gfattern umbher gon (der man, p. 88)

Malgré le nombre réduit de personnages et l'absence de décors, la scène change constamment grâce à ces allées et venues, ce qui rend l'action particulièrement dense.

13. Procédés engendrant le comique

14. Eléments empruntés au Stricker

Hans Sachs reprend tous les procédés engendrant le comique déjà relevés dans la nouvelle du Stricker, chaque fois en les amplifiant. Ainsi le retournement de situation, qui est pris qui croyait prendre touche non seulement la femme, mais aussi la commère qui a suggéré à la femme de soumettre son mari à l'épreuve du fer chaud et doit reconnaître ne pouvoir subir cette épreuve. De même l'argumentation de la femme, simple moment retardateur dans la nouvelle, est développée. Hans Sachs s'étend quelque peu sur l'infidélité de la femme, qui n'était que suggérée dans la nouvelle.

15. Eléments ajoutés par Hans Sachs

On a remarqué que les protagonistes, ein wip und ir man dans la nouvelle, sont devenus der pawr und die pewrin chez Hans Sachs. On retrouve là un élément habituel dans les Jeux de Carnaval, les spectateurs de la ville se plaisant à rire aux dépens des paysans jugés crédules jusqu'à la stupidité et donc faciles à duper. Du reste, la femme reconnaît elle-même qu'elle est un peu simple d'esprit:

Mein hertz-lieber mann, wiß, das ich

Das hab auß lauter einfalt than! (p. 90)

Quant au paysan, c'est une figure de mari trompé et qui s'accommode assez bien de cette situation.

Les monologues, en dévoilant les intentions des personnages, permettent au spectateur d'anticiper sur l'action et augmentent le ridicule du personnage qui se laisse gruger. Ainsi, quand la femme reste seule en scène après le départ de la commère qui vient de lui présenter l'épreuve du fer rouge, le spectateur sait ce qui attend le paysan quand la femme adopte la pose mentionnée par les indications scéniques: die fraw hat den kopff in der hend. Il en est de même quand le mari glisse des copeaux dans ses manches.

La répétition du même motif engendre aussi le comique. La femme qui veut tester la fidélité de son mari, qu'on imaginerait donc irréprochable sur le plan de la morale conjugale, finit par avouer quelques entorses à cette morale, et on en arrive à sept amants en quatre ans de mariage, ce qu'elle considère du reste comme négligeable, nun sind ir an dich ye nur sieben; on observe parallèlement aux aveux de la femme les pardons du mari, qui va jusqu'à lui accorder douze amants. On ne peut s'empêcher de relever que Hans Sachs, fidèle adepte de Luther, fait du chapelain, qu'il désigne par le terme péjoratif pfaffe, le premier amant qu'avoue la paysanne, peut-être cette liaison avec le curé est-elle survenue à l'occasion de la pratique de la confession auriculaire, que les Réformateurs voulaient supprimer. Par cette amplification du motif de l'adultère, la femme est celle qui voit la paille dans l'oeil de son prochain mais pas la poutre qui est dans le sien. La répétition de l'épreuve du fer rouge, que doit d'abord subir le mari, à laquelle la femme s'ingénie à échapper, à laquelle il est question de soumettre la commère, fonctionne de la même manière et a le même effet.

L'effet comique est obtenu aussi par l'utilisation de figures de style. On relève l'emploi de l'ironie:

mir unschuldigen man (p. 89)

Was vor ein frommes weib ich hab! (p. 93)

Dans cet exemple, Hans Sachs joue de plus sur la polysémie du terme fromm, à la fois ehrbar, alors que la femme a eu sept amants, et gottgefällig, alors que le premier de ceux-ci a été le curé.

On remarque cet euphémisme parfaitement compréhensible par les destinataires de l'oeuvre:

Oder ich leg dir auff dein nack

Mein faust, das dir das liecht erlischt (p. 93) (cf le Stricker: ich tun dir den tot)

Hans Sachs emploie volontiers des expressions imagées, des proverbes, toujours dans un registre lexical adapté à son public:

Darmit du fahest deinen lappen

Und im anstreiffst die narrenkappen (p. 86)

Eid schwern ist leichter, denn ruben grabn (p. 88)

Wolt mich nur treibn in ein bockshorn (p 94)

Mein fraw bricht häfn, so brich ich krüg (p. 94)

Relevons enfin ce jeu de mots adressé par la commère au mari après le départ de la femme:

Darumb nembt nur süßholtz ins maul (p. 94)

dans lequel Hans Sachs joue sur l'ambiguïté de Süßholz, conter fleurette dans Süßholz raspeln, et s'accorder quelque douceur au sens concret, puisqu'elle va ensuite l'inviter à boire un verre de vin.

Par contre, Hans Sachs renonce aux effets comiques produits par les obscénités qui étaient devenues caractéristiques du genre avant lui. A cet égard, les épithètes diffamatoires qu'il adresse à son épouse infidèle restent dans un registre mesuré:

schlepsack (p. 92), du zunichtiger pubensack (p. 93), du unflat (p. 93)

16. La moralité

Il ne faudrait pas lui accorder une importance excessive. Ce n'est pas l'enseignement vers lequel tendrait toute l'oeuvre et par lequel elle trouverait sa justification, il s'agit simplement de conclure de manière amusante. Alors que la femme a mis le comble au ridicule en allant se plaindre à ses frères de ce que son mari l'a châtiée pour avoir commis un grand nombre d'adultères, la commère et le mari cocu, seuls en scène trinquent à la nouvelle noce qui ne sera plus troublée par l'épreuve du fer rouge. Qui sont les nouveaux mariés? Là encore, il y a ambiguïté du fait de l'absence de la femme. Ce peut être le couple de paysans réconciliés après que l'épreuve du fer rouge a innocenté le mari et dissuadé la femme de s'interroger à l'avenir sur la fidélité de son époux. Il semblerait plutôt que ce soient le cocu, bien décidé à rendre la pareille à sa femme infidèle, et la vieille commère, dont la morale conjugale n'est pas aussi stricte qu'elle a pu le donner à entendre.

17. Conclusion

Hans Sachs a trouvé dans la nouvelle du Stricker, Das heiße Eisen l'action, l'essentiel des dialogues, des indications scéniques et des éléments comiques de son Jeu de Carnaval Das heiß eysen. Il a su adapter le schéma événementiel de la nouvelle à une scène populaire, grâce à des artifices théâtraux: l'introduction d'une confidente, le recours à des monologues des protagonistes, des indications scéniques très précises. Il montre une grande maîtrise des effets comiques par le nombre et la variété des procédés employés: comique de situation, jeux sur le langage. Il en tire une morale toute domestique, l'incitation au pardon des entorses à la fidélité conjugale au sein du couple. Il ne se prive pas, en adepte de Luther, d'égratigner au passage les membres et pratiques de l'Eglise catholique romaine. Le résultat est une oeuvre sans prétention didactique excessive - un simple Jeu de Carnaval parmi quelque 85 - qui, pendant la vingtaine de minutes que devaient durer la représentation, offrait aux spectateurs un moment de divertissement de bon aloi.

1.

1. Edition: Die Kleindichtung des Strickers, hg. von Ulrich Müller, Franz Hundsnurscher und Cornelius Sommer, Göppingen Arbeiten zur Germanistik, Verlag Alfred Kümmerle, Göppingen, 1974, S. 218-230.

2.

2. Cf Jean Favier, Dictionnaire de la France médiévale, Fayard, Paris, 1993.

3.

3. Edition: Hans Sachs, Werke, hg. von Adalbert von Keller, 26 Bde (Nachdruck der 1. Auflage von 1870-1909), Georg Olms Verlagbuchhandlung, Hildesheim, 1964, 9. Bd, S. 85-95.