Société Internationale pour lÉtude du Théâtre Médiéval
topic: Easter plays.
Armando García Gutiérrez
Université Nationale Autonome de Mexico
(U.N.A.M.)
(Traduction: Caroline Burgeff D.)
Introduction.
Cette communication a le propos de développer plusieurs sujets de recherche. Nous commencerons par faire un bref suivi de loeuvre dévangélisation de Fray Jacobo Daciano dans la région du Michoacán au Mexique, dans le but didentifier sa possible participation dans la conception et la construction de deux chapelles ouvertes, à Tarecuato et à Tzintzuntzan. Nous essayerons également dexpliquer la manière dont ces espaces ont été conçus pour lévangélisation des indigènes. Une partie importante de ce travail sera consacrée à la description de lutilisation spatiale lors de la Fête de la Passion qui se célèbre encore tous les Vendredis Saint dans latrium et la chapelle ouverte du couvent de Tzintzuntzan: dans ce cas, latrium, la chapelle ouverte et les chapelles "posas" du couvent sarticulent, chaque année, dans un complexe système de représentation scénique-réligieuse. Nous essayerons délucider la maniere dont a été présérvée lutilisation des espaces de représentantion réligieuse en plein air au Mexique, en observant la présence des héritages scéniques médiéval, renaissant et même préhispanique qui ont été probablement présents lors de la conception de ces espaces en la Nouvelle Espagne.
Jacobo, Prince du Danemark
Fray Jacobo Daciano est un curieux personnage qui a participé activement dans le processus dévangélisation en la Nouvelle Espagne pendant la deuxième moitié du seizième siècle. Ses oeuvres et son passage dans la région du Michoacán ont été registrés dans différentes chroniques de lépoque. Dans ces chroniques, son origine et son possible lien avec la royauté sont vaguement mentionnés. Cependant, ce ne sera que récemment que le chercheur danois Rasmussen fait une recherche exhaustive pour déterminer la véritable personalité de ce frère franciscain. Jacobo Daciano, né vers 1484, fut effectivement prince du Danemark, troisième fils du roi Hans et la reine Christine, et donc frère de Christian II. Cependant, étant le fils cadet, il décide de suivre une vie réligieuse au sein du franciscanisme.
Le cas de Jacobo nest pas unique dans lhistoire de lévangélisation en la Nouvelle Espagne. Plusierus cas de frères dorigine royale ou noble et avec une éducation universitaire très profonde sont connus. Cest également le cas de Fray Pedro de Gante qui cachait, sous son humble froc, sa veritable parenté avec Charles V, son neveu, car il était, en effet, fils naturel de Maximilien I, donc frère de Philippe le Beau. Pedro de Gante a reçu une éducation universitaire singulière, ce qui na pas été le cas de ses cofrères, qui ne comptaient, en général, quavec linstruction de base reçue au couvent.
Une analogie entre les vies de Pedro de Gante et Jacobo Daciano est leur décision de ne jamais retourner en Europe. Cette décision rompt leur lien avec la vie de la court et leur favorise linitiation dun nouveau projet, dune nouvelle vie dédiée à la conversion.
Fray Jacobo Daciano, franciscain et constructeur.
Nous ferons dans cette section un bref parcours de la vie réligieuse de ce personnage et nous nous questionerons sur sa possible formation comme connaisseur des bâtiments réligieux. Cette formation lui aurait permis de concevoir le couvent et la chapelle ouverte de Tarecuato, et de participer dans la conception de latrium de Tzintzuntzan.
Entre 1500 et 1515, Jacobo sengage dans le franciscanisme sous la branche de lobservance, et commence probablement sa formation universitaire dans les études de théologie et de trilinguisme. Cest en 1527 quil devient vicegardien du couvent franciscain de Malmö. En 1530 Jacobo et ses frères sont expulsés du couvent par le maire Joefgen Kock, et, pour 1537 Christian III, roi reformateur, interdit la présence des ordres mendiants; Jacobo part donc en exile au Duché catholique de Mecklemburg, où il deviendra le dernier ministre provincial de "Dacia" élu. En 1542, suite à une rencontre avec Charles V, Jacobo part de Séville à Veracruz. Il commence la même année son travail dans la Province de Michoacán. En 1543 il commence la construction du couvent et de léglise de Tarecuato. En 1548 il fonde le couvent de Sainte Anne et la ville de Zacapu. Entre 1553 et 1555, il participe dans la controverse sur lordination des prêtres dorigine indigène. Vers 1562, il est expulsé du couvent de Pátzcuaro par Vasco de Quiroga et il meurt en 1566 dans le couvent de Tarecuato.
Un aspect curieux du discours ou de la rhétorique des chroniques, surtout celle de Mendieta, est celui de nous présenter les missionnaires franciscains au sein dun imaginaire qui sapproche de lhagiographie. Parmi ces aspects se trouve celui de leur participation dans la construction des couvents et des églises. Les chroniques semblent indiquer que ce sont eux qui ont construit ces bâtiments de leurs propres mains. Nous pouvons citer, encore une fois, le cas de Pedro de Gante, a qui lon attribue la construction de la chapelle ouverte de San José de los Naturales dans le couvent de San Francisco à Mexico. Cependant, nous pouvons nuancer le sens de ce discours franciscain des chroniques, en observant plutôt un travail de conception de ces espaces, quelques un dune originalité particulière, étant donné le moment historique dadaptation de lévangélisation.
Nous pouvons considérer que des personnages comme Jacobo Daciano ont pu concevoir ces espaces urbains, étant donné leur niveau de formation universitaire. Le chroniqueur Cervantes de Salazar apportait déjà , vers 1554, des éléments sur les lectures obligées des constructeurs du seizième siècle. Tel est le cas des textes de Vitruve, dont les concepts théoriques etaient étudiés à profusion par les architectes de lépoque, mais peu de fois mis en pratique dans les villes européenes. Ils ne nous semble pas arbitraire de penser que les missionnaires illustres ont également eu un contact avec ces lectures.
De cette façon nous trouvons, par exemple, que latrium (ou cour, comme il était nommé à lépoque), surgit en Nouvelle Espagne comme une solution spatiale qui a des fortes références à léglise chrétienne primitive. Dans cet élément de construction surgit, dautre part, le concept spatial nommé capilla abierta (ou chapelle dindiens), qui fût un instrument substantiel pour le processus dévangélisation.
La chapelle ouverte est une petite construction adossée aux couvents et chapelles principales et dirigée vers latrium. Dans cet espace, il était possible de réaliser certains rites litturgiques, mais ces espaces ont été surtout utilisés comme endroits de catéchisation et de prédication, en considérant deux éléments culturels primordiaux: le manque dune habitude aux espaces sacrés fermés chez les indigènes et le grand nombre de participants aux processus de conversion.
Le premier élément qui saute aux yeux est la localisation de la chapelle ouverte, en considérant que ces edifications étaient les premières à être construites. Hypothétiquement, ces chapelles avaient une fonction initiale en tant que visites, cest-à-dire, quelles servaient comme premier point dévangélisation et de fondation future dun village. Si les conditions le permettaient, ces chapelles servaient comme point de départ pour continuer la construction du couvent et de léglise. Le complexe architectural prennait forme progressivement, intégrant la grande cour ou atrium et, dans certains cas, les chapelles posas dans les coins du quadrangle de latrium, comme points de référence lors de la célébration des processions. Finalement, laire de latrium était délimitée, la chapelle ouverte restait ainsi comme espace en plein air destiné au culte, à la catéchisation et aux célébrations dans un jeu spatial avec la cour atrial. Tel est le format que lon observe actuellement dans les couvents de différentes régions de lancienne Nouvelle Espagne.
Même si ces modèles de construction nont pas été retrouvés dans lEurope du Moyen Age, ces espaces ont collaboré dans les processus de conversion réligieuse en imposant des nouveaux schémas visuels dans un espace cérémonial, si lon considère lomnidirectionnalité constante des espaces rito-urbains méso-américains, et l unidirectionnalité visuelle que la litturgie chrétienne établit dans ses espaces sacrés.
Le couvent et la chapelle ouverte de Tarecuato
Dans le cas particulier de Tarecuato, les différents témoignages confirment sa fondation par Jacobo Daciano. Ce petit village, situé au nord de lactuel état de Michoacán, est construit sur un versant boisé dirigé vers une grande vallée. Le couvent a été édifié sur une grande plate-forme en terre et pierre; lensemble architectural se compose du couvent, léglise, la chapelle ouverte et un enorme atrium. Dans le centre de latrium on trouve une grande croix atriale taillée en pierre.
Le style de la construction ressemble particulièrement aux formats architecturaux provençaux. A lentrée de la parroise, lon observe la pile baptismale enfoncée dans une sorte de piscine, donc une référence directe aux églises primitives chrétiennes. Léglise obéit ponctuellement aux besoins spatiaux des franciscains qui proposaient des bâtiments à une seule nef, avec une solution visuelle de style "salle de classe".
Lexemple de Tarecuato nous permet de décrire la disposition spatiale du complexe conventuel.
A Tarecuato nous nous trouvons face à une chapelle ouverte (et un ensemble conventuel) qui a été construite sur un grand sousbassement ou plate-forme. Nous navons pas dinformation sur le substrat de ces édifications, mais nous pourrions avancer lhypothèse que cette chapelle est située probablement sur un sousbassement préhispanique. Clui-ci nest pas un commun dénominateur dans dautres chapelles ouvertes contemporaines, car, en général, les franciscains nétaient pas partisans de lidée de placer leurs édifications au dessus des constructions indigènes, mais de chercher justement des endroits éloignés des centres cérémoniaux autochtones (comme nous le verons plus loin dans le cas de Tzintzuntzan).
La chapelle ouverte de Tarecuato a un angle visuel très ample, qui couvre tout latrium et il nest pas difficile dimaginer une série de célébrations rituelles (processions, dances, messes en plein air, représentations réligieuses) en utilisant cet espace en articulation avec latrium.
Ce système de construction, caractérisé par son adaptation à un milieu inconnu comme la été lévangélisation de la Nouvelle Espagne pendant le seizième siècle, sera fréquemment utilisé par les missionnaires; il sagit dun modèle de construction qui a favorisé le fonctionnement original de ces espaces.
La conception de lensemble, de lespace en tant que tel, nous parle de la formation et linformation que fray Jacobo Daciano a pu intégrer, profitant de lintéraction et ladaptation constante entre le monde culturel occidental et le monde culturel indigène.
La chapelle ouverte de Tzintzuntzan.
Un deuxième ensemble couventuel dintérêt, est celui de Tzintzuntzan, au bord du lac de Pátzcuaro, au Michoacán également. Lintérêt qui nos mène à inclure cet exemple, est celui de montrer la conception et la survie fonctionnelle de la chapelle ouverte intégrée au couvent, ou Fray Jacobo Daciano a également vecu vers 1542.
Lhistoire de ce couvent commence avec larrivée a Tzintzuntzan de fray Martín de Jesús, avec un groupe de missionnaires vers 1525, qui demande aux indigènes un petit terrain dans un endroit plat, près du lac, changeant ainsi la tradition purépecha de construire sur les versants des montagnes: Les missionnaires nont pas suivi ici le système de superposition.
Suite à lacceptation de la population autochtone à légard des missionnaires, les indigènes ont eu une disposition naturelle à collaborer dans la construction de léglise et dune maison construite initialement en bois por les héberger. Le couvent a été initialement formé de deux célules au toit de palme. Tzintzuntzan devient de cette façon la capitale de la Province franciscaine de Saint Pierre et Saint Paul de Michoacán. Léglise de Tzintzuntzan fut dédiée à Sainte Anne.
Tzintzuntzan a été priviligiée avec le titre de ville par céllule royale le 28 septembre 1534; par le conduit de la bulle Illius Fulciti Praesidio, le pape Paulo III a autorisé la fondation de lévêché de Michoacán, qui fut consolidé le 6 août 1538, jour où Vasco de Quiroga a été nommé évêque. Cest ainsi que le siège épiscopal sinstalle à Tzintzuntzan pendant un peu plus dun an, ensuite Vasco de Quiroga décide de construire un siège plus ample, un espace urbain qui pourrait avoir une extension supérieure; Ceci le fait se déplacer à Pátzcuaro, un ancien quartier à louest de Tzintzuntzan. Le changement se réalise en 1540, et pour 1580, Pátzcuaro cède finalement sa place comme évêché à la jeune ville de Valladolid (actuellement Morelia).
Le couvent de Saint François et chapelle ouverte de Saint Camille.
La construction et la conception initiale de lensemble conventuel, et de la chapelle ouverte de Saint Camille, a été atribuée à Fray Martin de Coruña ou bien à Fray Juan de San Miguel, et la reconstruction postérieure vers 1590, à Fray Pedro de Pila. La chapelle ouverte fait partie de la façade orientale du couvent; à sa gauche se trouve la porterie et ensuite la façade de léglise vouée a Sainte Anne; le bâtiment est construit en pierre rosée. La chapelle ouverte de Saint Camille a une longeur de 7 mètres, une hauteur maximale de 5 mètres et une profondeur de 3 mètres. Larchivolte de la chapelle est décorée de 8 querubins et 7 coquillages sculptés, plus deux autres coquillages aux côtés de larc. Lintérieur de la voûte est décoré de grosses nervures. Pour Amada Martínez, ce jeu architectural es un "temoignage de formes de la renaissance qui (contrastent) avec (des éléments) du style gotique". La chapelle est dirigée vers le grand atrium, qui mesure aproximativement 3000 mètres carrés, parsemes doliviers actuellement vétustes.
La chapelle de Saint Camille et la fête de la Passion
Une des principales hypothèses de ce travail est basée sur la possibilité de lutilisation des chapelles ouvertes comme espaces de représentation réligieuse. Celle-ci nous mène par différents chemins. Le premier celui de résoudre si la conception de la chapelle ouverte envisageait son utilisation comme scénario théâtral, en plus de sa fonction liturgique. Bien qu étonnante, cette affirmation a en soi une explication cohérente, si lon observe dans lhistoire du théâtre médiéval européen, la conjonction théâtre-litturgie qui surgit dès les temps carolingiens jusque dans le quinzième siècle en Espagne. Il ne faut donc pas sétonner que les missionnaires aient eu linformation récente de lutilisation du théatre comme moyen de conversion: cette méthode a fait possible une grande partie de lévangélistion en la Nouvelle Espagne.
Un autre chemin de réflexion est celui de lhistoire des espaces, cest-à-dire, la façon dont les espaces de ce genre subissent des changements fonctionnels au cours de lhistoire de la société qui les entoure. Curieusement, cest à Tzintzuntzan où lon peut observer ce phénomène.
La représentation de la Passion du Christ pendant la Semaine Sainte à Tzintzuntzan est une tradition bien ancrée. Le régistre le plus ancien du siècle la fait Frances Toor, qui a observé la représentation en 1925 . Sa déscription ne séloigne pas de ce que lon observe dans lactualité. Ce qui nous semble le plus significatif, contrairement à ce qui se passe à dautres endroits ou cette représentation est réalisée, cest quà Tzintzuntzan la chapelle ouverte est utilisée comme scénario. Nous ne voulons pas dire avec célà quelle ait été toujours utilisée pour cette représentation, mais ce qui nous semble particulier cest quil sagit dun espace conventuel qui accomplit encore son propos, après 400 années dexistence.
La représentation de la Passion du Christ dans lactualité est organisée par des groupes de jeunes chrétiens de la localité, sous la supervision du prêtre, qui suivent fidèlement lorganisation des anciennes cofrairies qui soccupaient de la festivité. Le texte provient probablemente dun livret du siècle passé, transmis de génération en génération.
Les différentes parties de la festivité se divisent de la façon suivante:
-Dimanche des Rameaux: 11 heures. Entrée de Jésus à Jérusalem.
-Mardi et mercredi: 9 heures. Parcours des soldats romains dans tout le village de Tzintzuntzan à la recherche de Jésus le Nazaréen
-Jeudi 20heures 30: Le Dernier Repas
-Vendredi 10 heures: représentation de la Passion du Christ:
La représentation se divise en:
-Les pharisiens cherchent le Christ
-Le dernier repas
-Léglise des Docteurs
-La trahison de Judas
-La capture du Christ
-Le tribunal de Poncio Pilatos
-Le Christ devant ses juges (Poncio Pilatos, Flavius, Nicodemus)
-Procession des 3 chutes.
A partir de la scène des pharisiens jusquà celle du jugement, les acteurs entretiennent des dialogues; une procession commence ensuite dans latrium, qui suit les marcages des différentes stations distribuées le long dune chaussée interne à latrium. Cette procession utilise 3 niveau dimages, pendant que le prêtre sinstalle sur une plate-forme frontale en bois devant la chapelle ouverte pour donner les indications et décrit les faits de la procession. Les 3 niveaux auxquels on se réfère sont: les acteurs, qui continuent à représenter le Via Crucis, les images sculptées de lEcce Hommo et la Vierge douloureuse et les petites images contenues dans les niches des stations ou chapelles. Comme un exemple de larticulation entre les 3 niveaux se trouve le moment quand, après la premiere chute du Christ, la Vierge sapproche et donne un baiser à son fils. La même action est représentée dans les 3 niveaux: limage de la station où la procession est arretée, les images sculptées et les acteurs.
Finalement, la crucifixion nest pas représentée selon lusage traditionnel où les acteurs se déplacent au "Calvaire": ici ce sont son les crucifix de différentes parroises voisines qui culminent la représentation devant léglise de Sainte Anne.
Toute la représentation est nuancée par la présence de jeunes "Judas" avec des masques monstrueux qui, en réalité, participent dans la fête en organisant les déplacements eventuels des spéctateurs. Pendant toute la représentation et dans tout lespace conventuel des pénitents se déplacent avec des fers aux chevilles, une capuce et une robe blancs, ainsi quun petit récipient ou ils recueillent laumône de la communauté. Ces pénitents accomplissent une partie de leur rituel devant la croix atriale de lhôpital du couvent.
La foule qui observe la représentation est, pour la plupart, formée de parroisiens et dune grande quantité de touristes étrangers et nationaux. Nous pouvons conclure que les niveaux de dévouement nont pas diminue avec le temps, tant pour les spéctateurs/fidèles que pour les acteurs qui interviennent dans la représentation: leur téchnique de représentation, leur memoire lucide pour reciter leurs textes, leurs vêtements impeccables, sont des témoignages indiscutables de la force interne qui continue à faire vivre, cyclique et rituellement, cet évènement et, par consequence, cet espace particulier.
Dune autre part, il nest pas gratuit que ce phénomène de réception se trouve lié à lutilisation de lespace. A Tzintzuntzan nous observons que la spacialité de la représentation obéit à deux systèmes visuels concrets reconnaissables: la frontalité, dans les moments où la chapelle ouverte est utilisée, et la omnidirectionalité, dans certains moments ou passages de la représentation et pendant la procession dans latrium; cette omnidirectionalité est caractéristique et identifiable dans les anciens processus de spacialité des représentations médievales et elle est analoguement compatible avec lusage rituel de lespace indigene.
Les constructeurs du seizième siècle ont-ils eu pleine conscience de cette disposition, de cet usage et du sens de cet espace?
La chapelle ouverte de Saint Camille devient ainsi un objet détude intéréssant qui permet de continuer lanalyse sur la fonctionalité originale de ces édifications, en essayant de compléter et renforcer la reconstruction critique de leur propre histoire.
Considérations finales
Une révision critique des témoignages biographiques des missionnaires qui ont participé à lévangélisation de la Nouvelle Espagne nous permet de découvrir, non seulement létonnante histoire antérieure de ces personnages, mais également la participation quils ont eu dans ce programme culturel. Dans le cas de Jacobo Daciano nous trouvons la figure typique du missionnaire qui a pu sadapter, non seulement aux possibles adversités de la conversion, mais qui a eu la sensibilité pour trouver les valeurs de correspondants dans lautre culture.
Dans ce contexte déchange culturel surgissent des témoignages de type architectural, tels que la chapelle ouverte, qui parlent du besoin de construire des espaces pour adapter un rituel. Dans ces espaces il est encore possible de remarquer la présence délements des rituels médiévaux chrétiens ayant lieu en plein air, lesquels ont pu etre fusionnés sans probleme aux propositions rituelles prehispaniques.
Reste encore à réviser, de manière plus profonde, la façon dont ces missionnaires, comme la été le cas de Jacobo Daciano, ont participé dans ce dessin spatial et dans la construction de ces édifications. Il reste encore à étudier également, la manière dont ces espaces on pu avoir eu une relation avec les représentations de théâtre dévangélisation. Cependant, nous pouvons déjà remarquer que lhéritage culturel médiéval de ce que ces hommes ont vu en Europe a pu etre integré, dune manière totale, dans les nouvelles propositions architecturales du seizième siècle en Nouvelle Espagne.